Les nouveaux riches dînent chez
Fayard
Les profiteurs ils ont un bar
Mais le poilu lui se sustente
A la roulante
Y'a du peuple le lundi, l'mardi
Les autr's jours, ben y'en a aussi
Et ça r'commence la semaine
suivante
A la roulante
Quand elle passe dans un pat'lin
Les vaches la prenant pour un train
Font un sourire d'un mètre cinquante
A la roulante
Souvent il vient des députés
Qui d'mandent aux poilus épatés
- La bectance est elle suffisante ?
A la roulante
Et les poilus d'un air moqueur
Ils répondent la bouche en coeur
Oh ! monsieur elle est épatante
!
A la roulante
Les types s'en vont sur leurs autos
Et on imprime dans les journaux
Ils ont tous une mine épatante
A la roulante
Eh ! ben y'a du vrai dans c'bobard
Mais c'qui leur donne cet air flambard
C'est pas l'menu qu'on leur présente
A la roulante
Non... C'est une chose, un je n'sais
quoi
Qu'on sent flotter autour de soi
Dans la vapeur qui monte et chante
A la roulante
C'est le souv'nir d'la Somme et d'Verdun
L'idée enfin qu'on est quelqu'un
Comme qui dirait d'la gloire vivante
A la roulante