La bataille de Froeschwiller-Woerth
(ou bataille dite de Reichshoffen) s'est déroulée le 6 août
1870 en Alsace, au début de la Guerre franco-allemande de 1870.
Elle est célèbre pour une série de charges de cuirassiers
français (cavalerie lourde) . Il y eut deux charges : celle sous
les ordres du général Michel à Morsbronn aux environs
de 13 h 30 et celle de Bonnemains à Elsasshausen (hameau de Froeschwiller)
aux environs de 15 h 30, toutes deux faces à la IIIe armée
prussienne qui, avec ses cent-trente-mille hommes, avait un avantage numérique
de trois contre un s'ajoutant à une supériorité du
matériel. Le sacrifice de ces hommes fut totalement inutile d'un
point de vue militaire mais a été copieusement utilisé
par la propagande, notamment pour la reprise de l'Alsace. Les survivants
furent abondamment décorés.
Dans "Le château
de ma mère", Pagnol décrit la rencontre de la famille avec
un des propriétaires de château le long du canal qu'ils longeaient
pour se rendre à la maison de campagne. Celui ci les autorise à
traverser son parc, et leur donne sa carte en les quittant.
Le
soir, après le souper servie à la lumière de la lampe
tempête, ma mère dit : - Joseph, montre nous la carte qu'il t'a donné Il
lui tendit le bristol et elle lut à haute voix :
Comte Jean de X
Colonel au premier cuirassier
Elle se tut un instant comme troublée
- Mais alors, dit-elle...
- Oui, dit mon père, c'est celui de Reichshoffen"...
Ils reculaient, nos soldats
invincibles
A Reichshoffen, la mort fauchait leurs
rangs
Nos ennemis dans les bois invisibles
Comme des loups poursuivaient ces géants
Depuis le jour disputant la bataille
France, ils portaient ton drapeau glorieux
Ils sont tombés vaincus par
la mitraille
Et non par ceux qui tremblaient devant
eux
Refrain:
Voyez là-bas comme un éclair
d'acier
Ces escadrons passer dans la fumée
Ils vont mourir et pour sauver l'armée
Donner leur sang du dernier cuirassier
Donner leur sang du dernier cuirassier
On leur dit "Il faut sauver la France
C'est de vous seuls que dépend
l'avenir
De Waterloo gardez la souvenance
Ainsi qu'alors, il faut vaincre ou
mourir"
Le vent du soir, soulevant leurs crinières
Et secouant leur cuirasse d'airain
Fit tressaillir au fond de leurs tanières
Ces allemands qui se battaient en vain
Par quatre fois, torrent irrésistible
Ce flot humain troua les rangs pressés
Des Allemands, que cet élan
terrible
Sur les prés verts couchaient
comme les blés
Ils sont passés, mais après
la bataille
Quand on chercha ces régiments
de fer
Les corbeaux noirs déjà
faisaient ripaille
Du sang fumant et de lambeaux de chair