Devant soudain l'orage, une armée accourue
Puis une autre est entrée
L'écho s'éveille et gronde aux lointains horizons
Hurlez canons
Voici le régiment, c'est la cavalerie
On charge, on s'échauffe, et l'on crie
Puis tout à coups dans l'air éclatent les clairons
Hurlez canons, hurlez canons !
Ardente est la mêlée, et sombre la fournaise
Dans la lutte que rien n'apaise
Un appel retentit : Rendez-vous !
On répond : Hurlez canons !
Sous les balles de plomb, plus d'un homme succombe
Et meurt, et la boue est sa tombe
Et ce martyr est mort sans qu'on sache son nom
Hurlez canons, hurlez canons !
La guerre est monstrueuse, et lâche barbarie
Elle prend ses fils en batterie
Pour assouvir l'orgueil d'un grand Napoléon
Hurlez canons
Pauvre soldat couché dans la haute herbe noire
Soldat, ouvrier de la gloire
Sur vos os décharnés, les siècles passeront
Hurlez canons, hurlez canons !