Bonne Maman, quand j'étais enfant
C'est ainsi que j'appelais ma grand-mère
Bonne Maman, des cheveux tout blancs
Couronnés d'une coiffe légère
Un ruban sous le menton,
De soie ou de coton
Qu'on nommait dans le canton
"Mentonnière"
Aux pieds, des petits chaussons
Dont j'aimais la chanson
Quand ils glissaient au salon
A tâtons...
Bonne Maman, ton coeur indulgent
Excusait mes bêtises premières
Bonne Maman, d'un geste prudent
Tu calmais le courroux de mon père
Tout rouge il me menaçait
Pour un bol renversé
Mais comme tu m'embrassais,
Rrien à faire...
Et lorsque tu effaçait
Mes zéros de français
Tu m'évitais, quel succès,
La fessées
Souviens t'en,
Un jour de printemps
Comme j'avais fait l'école buissonnière
Sans dîner
Je fus condamné
A jeûner dans mon lit
Mais sans bruit
Dans la nuit
Tu m'apportas de la crème aux biscuits
Ah qu'il est doux
D'être consolé par une grand mère
Je plains beaucoup
Tous ceux qui n'ont pas connu ce bonheur là
Bonne Maman, il est loin le temps
Des folies de la jeune écolière
Bonne Maman, je viens d'avoir vingt ans
Et déjà l'amour me désespère
Mon amour s'appelle Jean
Il est intelligent
Mais comme il n'a pas d'argent
Quelle affaire !
Mes parents peu indulgents
Toujours intransigeants
Le traitent - c'est outrageant !
D'indigent
Bonne Maman
C'est toi seulement
Qui pourrait calmer ma peine amère
Défend moi tout comme autrefois
Soit la fée qui défait les méfaits
Et répands tes bienfaits
Sur notre amour parfait
Une Bonne Maman
Sait trouver des mots pour fléchir un père
Hélas souvent
Les Mamans Gâteau s'en vont beaucoup trop tôt...