Autrefois ma cousine Hortense
Arrivait de temps en temps
Chez mes parents
Elle venait passer ses vacances
Dans notre petit' maison près de Toulon
C'était dans le programme,
Quand nous recevions le télégramme
Le bonheur dans l'âme
A la gare je courais comme un fou
Mais le train arrivait tout à coup
En la voyant je criais Zou !
Cousine, cousine,
Coquin de sort, quelle bonne mine !
Cousine, cousine,
T'es fraîch' comme une sard... une praline !
Tu as bien dormi dans le train
J'espère que tu avais un coin , au moins
Cousine, cousine,
Embrass' ton cousin germain !
Souvent, prenant sa main mignonne,
Je l'emmenais faire un tour
Dans la bass'cour,
Et pendant que pigeons et pigeonnes
Faisaient l'amour sans pudeur,
On faisait l' voyeur,
La brise frivole
Nous portait bientôt des chansons folles :
C'est la farandole,
Viens farandoler sur le gazon !
Plus tard, me disait-ell', Gaston
Quand tu auras du poil au menton !
Cousine, cousine,
Viens, l'amour me turlupine,
Cousine, cousine,
Laiss'-moi t' faire des p'tit's machines
Tu as peur qu'on le dise à tes parents ?
Avant ! Y z'en ont fait autant!
Cousine, cousine,
Viens faire tutu-panpan !
Mais ell' m'écrivit l'autre année :
Cher cousin, je ne viendrai pas,
Tu m'excuseras,
Depuis huit jours, je suis mariée,
Et pour plaire à mon mari
J'reste à Paris
La méchante lettre
Quel chagrin en moi elle fit naître
Du fond de mon être
Monta comme un frisson de rancoeur
J'interrogeai dans ma douleur
Les arbres, la grève, les fleurs
Cousine, cousine
Si gentille, si câline
Cousine, cousine
C'est mon coeur qu'elle piétine
On devait se marier au printemps,
Et moi je suis là, té, j'attends !
Cousine, cousine,
L'amour c'est des boniments !