Lorsque la nuit étend son manteau sombre
La fleur d'amour
Le long des murs qui profilent son ombre
Attend son tour
Ses yeux sans joie brillant dans la pénombre
Près d'un passant, soumise, elle accourt
Et tendrement en souriant
Lui dit toujours :
Si tu me veux, si tu me veux
Je serais tienne
A ton désir je puis t'offrir
Un doux plaisir
Viens je t'emmène, c'est pour l'étrenne
Va, je saurais, bel amoureux
Te rendre heureux
Dans un meublé son âme de fantôme
Sans nul transport
Pour quelque argent pauvre bête de somme
Livre son corps
Sans joie elle doit rapporter à son homme
Quand elle n'a rien, les coups voilà son sort
Pour oublier, à l'illusion, elle dit alors
Si tu me veux, si tu me veux
Je serais tienne
D'être choyée dans un foyer fais mois rêver
Où qu'tu m'entraînes
Endors mes peines
Par ton pouvoir
Mon cœur fiévreux
Sera heureux
Si tu me veux
Les traits flétris, déprimée par le vice
Etre anormal
Chassée de tous, la nuit seule elle glisse
Destin fatal
Se révoltant contre ce long supplice
Sans affection torturée par le mal
C'est à la mort qu'elle confie son idéal
Si tu me veux
Si tu me veux
Je serais tienne
Dans un rondeau,
Broie mon cerveau
Je souffre trop
Que tes bras prennent
Ma vie de chienne
Sous ton baiser
Loin des heureux
Ferme mes yeux
Si tu me veux