C'est une blonde aux grands yeux prometteurs,
Une de ces femm's dont le regard vous grise,
Qui semble dire : « Je vous donne mon coeur,
Gardez-le bien, de peur qu'il ne se brise ! »
Et lui, croyant à ce divin poème,
Lui fit serment de l'adorer toujours.
Elle dit, moqueuse - « Es-tu sûr que je t'aime ?
Je mens si bien, quand je parled'amour ! »
Lui regardant ses grands yeux qui riaient
Lui dit - « Chéri' quell' grande enfant tu fais ! »
Refrain
Tu voudrais me voir pleurer,
Tu cherch's à me fair' de la peine,
Ton coeur aime à torturer
Celui que ton amour enchaîne,
Mais prends garde qu'à ton tour
Malgré ta beauté et tes charmes,
Un homme ne te fasse un jour
Verser des larmes...
« Pleurer d'amour, quand je n'ai qu'à choisir,
Lorsque chacun à genoux me supplie,
Pourquoi rester, si je te fais souffrir ?
Tu peux partir, c'est moi qui t'en défie ! »
II se leva, sans un mot de colère,
Elle pâlit ; « Quoi ! tu veux t'en aller,
Et tu disais m'aimer d'amour sincère,
Tu n'as pas d'coeur, tu n'm'as jamais aimée... »
« Adieu, dit-il, je pars avec chagrin,
Si je restais, je serais un pantin ! »
au refrain
Ell' dit : « Va-t-en, tu reviendras demain,
Car aujourd'hui, c'est l'orgueil qui l'emporte,
Mais malgré toi, tu seras le pantin
Qui reviendra pleurer devant ma porte ! »
Elle attendit, elle était si jolie,
Les jours passèr'nt, mais il ne revint pas,
Alors un soir, comprenant sa folie,
Ell' vint chez lui et murmura tout bas :
« Pardonne-moi, je t'aimais tant, vois-tu,
Méchant, pourquoi n'es-tu pas revenu ? »
Refrain
Je voulais te voir pleurer,
Je voulais te fair' de la peine,
Mais c'était pour te garder,
Croyant que la douleur enchaîne.
C'est moi qui pleure à mon tour
Et que ma douleur te désarme,
Puisque c'est pour toi qu'en ce jour,
Coulent mes larmes !