En m'en allant à Bergame,
L'autre jour, vendre mes oeufs
J'ai rencontré trois gendarmes
Un tout jeune et deux grands vieux
En m'apercevant les lâches
Ils m'ont barré le chemin
Le petit frisa ses moustaches
Et m'a prise par les mains
Ne croyez pas que les gendarmes
Soient toujours des gens sérieux
Mais non, mais non, mais non Mesdames
Mais non, mais non, mais non Messieurs
Malgré mes cris et mes larmes
Ils ont voulu voir mes oeufs
Mais oui, mais oui Mesdames
Mais oui, mais oui Messieurs
Hélas ! J'eus beau me débattre
Mes oeufs étaient sacrifiés
Le premier m'en prit vingt quatre
Le second vida l'panier
Quant au pauvre petit troisième
Il ne lui restait rien du tout
Alors il m'a dit J'vous aime
Et il m'a prise sur ses genoux
Ne croyez pas que les gendarmes
Soient toujours des gens sérieux
Mais non, mais non, mais non Mesdames
Mais non, mais non, mais non Messieurs
Le petit sécha mes larmes
Les deux grands gobèrent mes oeufs
Mais oui, mais oui Mesdames
Mais oui, mais oui Messieurs
Pendant que ses deux camarades
Mangeaient plus que de raison,
Au point d'en être malades
Le petit, sur le gazon
M'avait déchiré ma robe
En me couvrant de baisers
Il m'a dit : C'est toi que j'gobe
Viens par là, j'vais t'épouser
Ne croyez pas que les gendarmes
Soient toujours des gens sérieux
Mais non, mais non, mais non Mesdames
Mais non, mais non, mais non Messieurs
Et je suis devenue la femme
Du petit qu'aimait pas les oeufs
Mais oui, mais oui Mesdames
Mais oui, mais oui Messieurs