Quand ils sont au bataillonnaire
Les affranchis vont à Gabès
Dans les souks lever les moukères
Comme ils faisaient sur le Barbès
Leur halée n'est qu'un tatouage
Tout près du cou on lit "À Deibler"
Ou, souvenir d'un vieux collage
"À ma Nini, signé Bébert"
Derrière la clique
Du bataillon d'Afrique
Suit tout le gratin
Du pavé parisien
C'est Pantin et Belleville
Qui défile
Dans la sirocco maudit
Tout en chant Pan Pan l'arbi
Tout en chant Pan Pan l'arbi
Au confins de Tripolitaine
Traquant un rizou de bédouins
Ils sont partis une trentaine
Vers le brûlant désert sans fin
Mais bientôt les flingots sont vides
C'est au couteau plus meurtrier
Que les fuyards on les liquide
A la loyale, en régulier !
Derrière la clique
Du bataillon d'Afrique
Suit tout le gratin
Du pavé parisien
C'est Pantin et Belleville
Qui défile
Dans la sirocco maudit
Tout en criant Pan Pan l'arbi
Tout en criant Pan Pan l'arbi
Autour du poste et sur la dune
Le sable est tout ensanglanté
Au bout d'une lance au clair de lune
Un débris humain est planté
Au bout d'une pique se balance
La tête pale d'un voyou
Les salopards ont leur vengeance
"À Deibler" on lit près du cou
Derrière la clique
Du bataillon d'Afrique
Suit tout le gratin du pavé parisien
Pantin ! Belleville !
Qui défilent
Dans la sirocco maudit
Tout en gueulant Pan Pan l'arbi
Tout en gueulant Pan Pan l'arbi
