- Ah !non non ! j'en ai assez
A la fin je suis lassée
Divorçons coûte que coûte
!
J'accepte, tu as raison
Vivre dans cette maison
C'est l'enfer que je redoute
Mais l'enfant lui, en pension
Ah ! tu sais fais attention
A sept ans, mais c'est un crime !
- Allons donc il s'y fera
Plus tard on en avisera
C'est un excellent régime
C'est un tout petit, très gentil
Qui n'ose presque pas sourire
Car il entend crier,
Injurier, batailler
Et son pauvre coeur se déchire
Il murmure en dormant :
Viens m'embrasser maman
Hélas elle ne peut l'entendre
C'est un petit si gentil
Qui déjà commence à
comprendre
Obéissant au destin
L'enfant partit un matin
Pour une pension lointaine
Son visage laissait voir
Un immense désespoir
Une détresse inhumaine
De la lutte des parents
Il devinait maintenant
Qu'il était l'enjeu, le gage
Mais il se disait aussi
Pourquoi m'éloigner ainsi ?
Je n'ai donc pas été
sage...
C'est un tout petit, si gentil
Dont les yeux disent la tristesse
Dans son vilain dortoir
Nul ne viendra le soir apporter
La douce caresse
Et ses parents là-bas
Livrent l'âpre combat
Pour se délivrer de leurs chaînes
Pauvre tout petit si gentil
Pourquoi lui font ils tant de peine
Conciliant le juge a dit :
Pensez à votre petit
C'est un vrai cas de conscience
Élevé loin de vos yeux
Vous l'aurez chacun très peu
Quelques jours pour le vacances
Tous les deux vous avez tord
Allons faites un effort
Pour cet enfant qui vous lie
L'irréparable entre vous
Car après c'est pour la vie
C'est un tout petit, si gentil
Rendez lui sa maison perdue
Vous devez le choyer
Lui donner un foyer
Guider sa pauvre âme ingénue
Les deux époux soudain
Se sont tendu la main
Leur regard est plein de promesse
C'est un tout petit si gentil
Qui retrouve un nid de tendresse