Allons enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé (bis)
Entendez vous dans ces campagnes
Mugir ces féroces soldats
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes
Refrain :
Aux armes citoyens, formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu'un sang impur, abreuve nos sillons!
Que veut cette horde d'esclaves
De traîtres, de rois conjurés?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés? (bis)
Français, pour nous, ah! quel outrage!
Quels transports il doit exciter!
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage!
Quoi! Ces cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers?
Quoi! Des phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers? (bis)
Grand Dieu! Par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient!
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées!
Français, en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups,
Épargnez ces tristes victimes
A regret s'armant contre nous (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais les complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui sans pitié
Déchirent le sein de leurs mères!
Tremblez tyrans, et vous, perfides,
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre!
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs,
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs (bis)
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire!
Une septième strophe, dit "strophe des enfants" fut ajoutée
quelques mois plus tard, et n'est pas de Rouget de Lisle. Elle est probablement
de l'abbé Pessoneaux, prêtre qui avait prêté
serment à la convention. Cette strophe est attribuée quelques
fois - à tord semble-t-il - à un écrivain qui en a
revendiqué la paternité sur ses vieux jours : Louis Dubois.
C'est la seule des nombreuses strophes écrites ici ou là,
au gré des circonstances, qui a survécu jusqu'à nous.
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus.
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus! (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre!