Un jeune employé,
Une midinette
Du même quartier
Chaque soir faisaient la causette
Mais dans leurs propos
Pleins de quiproquos
Ils parlaient surtout de leurs cabots
Elle avait un chien,
Il avait une chienne
Elle vantait le sien
Et de suite il vantait la sienne
Et les amoureux
D'un p'tit air vicieux
Tour à tour disaient entre eux
L'mien s'appelle Kiki
La mienne Zezette
Il est p'tit mon Kiki
Elle est grande ma Zezette
J'veux voir ton Kiki
J'veux voir ta Zezette
Amène ton Kiki
J'amènerai ma Zezette
Un beau dimanche d'Août,
Seuls en tête à tête
Dans le bois d'Saint-Cloud
Il s'en furent goûter sur l'herbette
Mais après l'dessert
Cachés sous l'couvert
Ils eurent soudain des désirs pervers
Elle avait son chien
Il avait sa chienne
Elle montra le sien
De suite il lui montra la sienne
Et les jouvenceaux
Causant d'leurs cabots
Tour à tour disaient ces mots
Il frise ton Kiki
L'est belle ta Zezette
Caresse mon Kiki
Elle est douce ta Zezette
Mord pas ton Kiki
Ell' s'fache ta Zezette
Embrasse mon Kiki
Fais la bise à ma Zezette
Les deux tourtereaux
Un jour s'épousèrent
Mais leur chers cabots
De cette double union abusèrent
Bref, vingt ans plus tard
Se t'nant à l'écart
Ceux ci n'étaient plus que des vieillards
Leurs membres perclus
Par trop de caresses
Ne recherchaient plus
De l'amour les folles ivresses
Et les vieux époux
R'grettant ces joujoux
Disaient r'gardant leurs toutous
Adieu Pauvr' Kiki
Adieu pauv' Zezette
Y s'cache ton Kiki
Je ne trouve plus ta Zezette
A la niche Kiki
Au rancart ta Zezette
Mort est ton Kiki
Est crevée est ta Zezette