Par hasard un
jour de foire,
En chemin j'ai
rencontré
La vieille mère
Grégoire
Qui menait son
âne au pré.
Refrain:
Et dans l'air
le fouet claquait,
Hue ! Ahi ! mon
âne,
Et dans l'air
le fouet claquait,
Hue ! Ahi ! donc,
mon bourriquet (bis)
Cet âne
ou cette bourrique
Ne l'était
pas tout à fait,
Il faut que je
vous explique
Comment cela
s'était fait.
On dit, et je
le répète,
Que c'était
au temps jadis,
Une petite fillette,
la plus riche
du pays.
Elle feignait,
à l'école,
De regarder ses
leçons,
Et jouait à
pigeon vole
Dès qu'on
tournait les talons.
Sa maman fut bien
capote
Lorque vint le
jour des prix,
En voyant que
sa Lolotte
N'avait rien
du tout appris.
Cette maman bien
en peine,
Prit sa fille
et se rendit
Loin, bien loin,
vers sa marraine,
Une fée
en grand crédit.
- Lolotte ne veut
rien faire,
Dit l'autre d'un
air malin,
Eh bien ! Qu'elle
apprenne à braire,
Et porter sacs
au moulin.
Crac ! d'un seul
coup de baguette,
Robe bleue a
disparu,
Et fait place
à la toilette
D'un petit ânon
bourru.
Adieu, adieu bouche
vermeille,
Adieu, blanc
petit bonnet !
A droite, à
gauche l'oreille
Monte et se roule
en cornet.
Voyant sa métamorphose,
L'enfant veut
crier : maman !
Mais on n'entend
autre chose
Que : hi han
! hi han ! hi han !
- Tu resteras,
dit la fée,
Pour servir d'enseignement,
Ainsi vêtue
et coiffée,
Jusqu'à
bon amendement.
Mais un jour où
la paresse
Partira, tu reprendras
Ton teint rose
et ta jeunesse,
Tes chansons
et tes ébats.
La paresse, il
faut le croire,
Est un mal qui
tient longtemps,
Puisque la mère
Grégoire
Mène encore
sa fille aux champs !