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Le héron

D'après La Fontaine - Musique de Léon-Robert Brice


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Les Frères Jacques


Un jour sur ses longs pieds-eds-eds,
Allait je ne sais où

Le héron au long be-e-ec 
Emmanché d'un long cou

Il côtoyait une riviè-è-è-è-è-re
L'oeil dédaigneux, l'allure fiè-è-è-è-è-re

Tra-la-la-la-la-la-la de ri de ra,
Tra-la-la-la-la-la-lèè-è-re


L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours
Ma compère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère
Qui commandait cette croisière
Tra la la ...

L'oiseau n'avait qu'à prendre et faire son profit
Mais il voulut attendre un meilleur appétit
Pour une cause illégitime
Manquerait-il à son régime ?
Tra la la ...

Il mangeait à ses heures, à moins dix ou moins vingt
Après quelques minutes, léger, l'appétit vint
Il vit sur l'eau de belles tanches
Dormant à l'ombre sous les branches
Tra la la ...

M'offrir si pauvre chère, et pour qui me prend-on ?
La tanche rebutée, il trouva du goujon
Pour un héron, la belle aubaine
Mon bec ne s'ouvrirait à peine
Tra la la ...

Il dut aux Dieux sans doute, de l'ouvrir pour bien moins
Aucun poisson en route quand il en eut besoin
Obéissant à sa fringale
D'un limaçon il se régale
Tra la la ...

Texte original de La Fontaine

Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où,
Le Héron au long bec emmanché d'un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Le Héron en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre ;
Mais il crut mieux faire d'attendre
Qu'il eût un peu plus d'appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l'appétit vint : l'oiseau
S'approchant du bord vit sur l'eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La Tanche rebutée il trouva du goujon.
Du goujon ! c'est bien là le dîner d'un Héron !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
Qu'il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit, il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
Bien des gens y sont pris ; ce n'est pas aux Hérons
Que je parle ; écoutez, humains, un autre conte ;
Vous verrez que chez vous j'ai puisé ces leçons.
































Cette chanson existe sur les CD suivants :


27 fables de la Fontaine en musique

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