Afin de prouver son courage
Aux vieux lapins du voisinage
Maître Jeannot d'un air altier
Un beau matin quitta son terrier
Il avait un maillot de laine
Ton ton ton taine
Des sabots et un mousqueton
De carton, ton taine ton ton
Il allait les mains dans les poches
Sifflotant d'un p'tit air gavroche
Quand à la face de Phébus
Comme un pétard éclat' l'Angélus
Alors pris d'une peur soudaine
Ton ton ton taine
Il s'enfuit les jambes en coton
Du canton, ton taine ton ton
Dans un pré vert comme l'oseille
Maître Jeannot dresse l'oreille
Soudain voilà qu'un bruit strident
Poussé par un animal géant
parlé : hi han, hi ha, !
L'fait courir jusqu'à perdre haleine
Ton ton ton taine
Sous la risée d'Aliboron
Fanfaron, ton taine ton ton
Après un repos dérisoire
Maître Jeannot rêvant de gloire
Carrément se met à l'affût
mais le train passe en haut d'un talus
Jeannot détale dans la plaine
Ton ton ton taine
S'embarrassant dans le mousqueton
Les Petons, ton taine ton ton
La nuit déjà couvre les routes
Maître Jeannot coûte que coûte
Regagne son terrier natal
Quand une auto monstre infernal
Roulant des yeux de Croquemitaine
Ton ton ton taine
L'fait tomber privé de raison
Su' l'gazon, ton taine ton ton
Mais Jeannot reprend connaissance
Car la pluie tombe en abondance
Il rentre fier comme un guerrier
Des escargots bourrant son carnier
(Marseillaise et cris "Vive Jeannot !")
Couronné d'lauriers et de chêne
Ton ton ton taine
C'est depuis le roi des poltrons
Du canton, , ton taine ton ton