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aux anglais. La fin d'une époque
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34 nations s'inscrivent pour l'édition 1933 de la coupe Davis. C'est un nouveau record. L'équipe américaine avec Ellsworth Vines fait alors figure d'épouvantail. Du coup, Australiens et Japonais s'inscrivent dans la zone Européenne, peu pressés de rencontrer les favoris au premier tour ! |
Mais
la révélation du début de saison est l'australien
Jack Crawford. Vainqueur à Melbourne, puis à Paris en battant
Cochet
en trois sets, il réussit à faire une troisième levée
à Wimbledon en battant Vines au cours d'une superbe finale très
disputée. Du coup, voilà les australiens favoris pour la
finale de la zone européenne contre les anglais.
Mais, à la surprise
générale, c'est l'anglais Austin
qui met tout le monde d'accord. Il se révèle à cette
occasion un excellent joueur de coupe Davis, capable, sur un match, de
tous les exploits. Vainqueur surprise de Crawford trois sets à
zéro, il qualifie son équipe pour la finale interzones et
récidive une semaine plus tard contre Vines qui perd ses deux simples.
Comme en 1931, l'équipe de France retrouve donc les anglais pour
le challenge round fin juillet à Paris.
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Jack Crawford Image cadeau de paquets de cigarettes |
Présentation des équipes au président de la République Française: Brugnon, Borotra, Merlin et le nouveau capitaine Lacoste. |
Américains,
australiens, ou anglais, peu importe l'adversaire pour les français
qui ne sont pas favoris, trop occupés à trouver un successeur
à
Borotra.
Lacoste
promu capitaine doit choisir parmi les jeunes espoirs celui qui aura l'honneur
d'assurer une difficile succession : Christian Boussus, finaliste de Roland-Garros
en 1931, ou Marcel Bernard, gaucher talentueux demi-finaliste l'année
précédente ?
A la surprise générale, son choix se porte finalement sur un jeune joueur qui n'a jusque là pas fait parler de lui : André Merlin. Très accrocheur, combatif, mais sans aucun coup brillant particulier, c'est un joueur qui sait surtout faire mal jouer l'adversaire. Petit, court sur ses jambes, il a vite un surnom : "le Basset national"... |
Et la rencontre commence très mal pour les français. Austin, toujours brillant en coupe Davis, domine aisément Merlin en trois petits sets. C'est une grosse déception pour le capitaine Lacoste et la sélection d'André Merlin sera sévèrement critiquée par la suite... Cochet contre Perry fait un match magnifique, mais il a huit ans de plus que son adversaire... Brillant par moment comme aux plus beaux jours, il a quelques passages à vide qui lui sont fatals. Ayant empoché le premier set difficilement 8/6, Cochet mène aux deuxième et troisième sets mais se fait à chaque fois rejoindre. Il a même une balle de deux sets à un mais ne peut conclure. Perry, plus puissant, plus rapide et très accrocheur, profite du moindre relâchement pour contrer Cochet. Mené, le français retrouve son tennis dominateur dans le quatrième set, mais s'effondre dans le cinquième qu'il perd 6/1. Cochet, fatigué, se montre incapable à 32 ans de tenir la distance d'un match en 5 sets. Pour Perry, c'est le début de la gloire. C'est sa première grande victoire, celle sur Vines au tour précèdent avait été obtenue sur blessure. Et qui plus est, c'est une victoire sur terre battue, une surface qui ne lui a guère réussit jusque là. C'est aussi la première d'une longue série qui amènera le champion anglais à la première place du classement mondial à la fin de l'année. Menée 2/0 à l'issue de la première journée, l'équipe de France a, à moins d'une grosse surprise peu crédible, déjà perdu la coupe Davis... |
Fred Perry le bourreau de l'équipe de France |
Austin et Cochet avant le match |
A Cochet le redoutable honneur d'essayer de maintenir le suspense de la rencontre pour égaliser à 2/2. Il va remplir son contrat avec un courage remarquable, infligeant à Austin une des rares défaites de sa carrière en coupe Davis. Combat long et difficile cependant que Cochet gagne 6/4 au cinquième set. L'espoir renaît dans le camp français, même si personne ne croit vraiment à la moindre chance de Merlin contre Perry... |
Et
pourtant, l'impensable se produit au premier set. Perry, bousculé,
n'arrive pas à repousser les attaques du français qui montre
soudain une agressivité et une présence au filet qu'on ne
lui connaissait pas... Bien conseillé par son capitaine, Merlin
empoche ainsi le premier set et a deux balles de set dans le second. Le
public retient son souffle, croyant l'espace d'un instant que la coupe
Davis est sauvée!
Pour Perry, c'est l'occasion de montrer sa capacité à se surpasser dans les moments importants. Impassible, concentré et lucide, il annule les deux balles de set avec un étonnant sang froid puis transperce littéralement Merlin de ses terribles coups droits. La chance est passée, Merlin perd le set 7/5 et ne fait plus rien de bon dans les deux dernieres manches. Cette fois, c'est fini et
bien fini. La coupe Davis part pour l'Angleterre, où elle aura avec
Perry et Austin des défenseurs dignes d'Elle.
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André Merlin écoute les conseils de son capitaine Lacoste |
L'équipe anglaise après la victoire: Perry, Hughes, Lee, Austin et le capitaine Roper Barrett. |
Le
stade Roland-Garros, construit pour la coupe Davis, reste orphelin et survivra
heureusement grâce au prestige que les Mousquetaires ont su lui donner
pendant ces six années de succès ininterrompues. L'habitude
est prise et les meilleures raquettes de la planète n'ont pas cessé,
depuis, de venir conquérir un titre aussi prestigieux que Wimbledon.
Quant aux Mousquetaires, ils prennent une retraite bien méritée. Cochet passe professionnel, et Borotra et Brugnon continueront jusqu'en 1939 une brillante carrière de double. Mais depuis bientôt soixante-dix ans, les spectateurs français attendent des successeurs dignes de leurs glorieux aînés. |
Épisode précédent
: 1928-1932 : La France défend la coupe
Davis
Épisode suivant : 1933, Jack
Crawford frôle l'exploit
Dernière mise à jour : 2
Octobre 2000
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Mars 2000.