Jean Borotra en 1926 salue la reine Mary à Wimbledon |
Jean Borotra "Le Basque Bondissant" The bounding basque (1898-1994) |
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Né en 1898, Jean Borotra ne découvre le tennis qu'à 21 ans, pendant son service militaire en Allemagne en 1919. Poussé par son frère à s'inscrire à un tournoi de tennis, sa carrière aurait pu s'arrêter là... Mais ses antécédents à la pelote basque et une condition physique parfaite vont faire de lui en cinq ans un champion de Wimbledon! A son deuxième tournoi, mené 6/0 4/0, il se précipite par hasard sur un balle courte et fait malgré lui une volée gagnante! Surpris, il se précipite alors au filet sur tous les points et son adversaire ne fait plus un jeu. Voilà Borotra lancé ! Sa technique est encore précaire et il change la raquette de main sans faire de revers, comme à la pelote basque! A Wiesbaden, un professeur le convainc de ne jouer que d'une main et lui explique la technique de base du revers. En quelques semaines, travaillant sans relâche, Borotra en fait son meilleur coup d'attaque. Avec son tempérament de gagneur, son adresse à la volée, son agressivité au filet et son enthousiasme, Borotra va vite rivaliser avec les meilleurs joueurs français. Dès 1922, il est champion du monde de double sur terre battue avec Henri Cochet, sélectionné en coupe Davis et quart de finaliste à Wimbledon ! Quelle ascension ! |
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1924 est sa grande année. A 26 ans, il gagne les trois titres du championnat de France (qui n'est pas encore ouvert aux étrangers) et un mois plus tard, à Wimbledon, son premier titre de simple aux dépens du jeune René Lacoste, tout juste âgé de 20 ans. C'est la consécration ! Mais, quelle heureuse époque où l'on pouvait gagner Wimbledon au bout de sa cinquième année de tennis... A Wimbledon, il gagne son surnom (the bounding basque !) à cause de ses prouesses au filet. Sa gentillesse, son sens de l'humour, ses pitreries sur le court lui vaudront d'être en Angleterre, pour de longues années, le plus populaire des sportifs français. Après un deuxième
succès à Wimbledon en 1926, il marque le pas, laissant Cochet
et Lacoste jouer les premiers rôles
en simple dans toutes les rencontres de coupe Davis. Il doit laisser ses
deux camarades collectionner les titres de simple dans les tournois du
grand chelem. Pourtant il ne démérite pas, battant quelques
fois Cochet, plus rarement Lacoste, mais jamais les deux dans le même
tournoi. Il devra attendre 1931, la retraite de Lacoste et le forfait de
Cochet,
pour conquérir un ultime titre de simple à Roland-Garros.
Mais sa véritable bête noire, c'était Tilden,
qu'il ne réussira jamais à battre en coupe Davis ni dans
un tournoi du grand chelem, malgré de nombreuses rencontres épiques
qui allaient souvent jusqu'au cinquième set. Borotra compte cependant
un victoire sur Tilden, obtenue l'hiver 1926 pendant les championnats d'Amérique
sur court couvert. C'était la première défaite de
Tilden depuis 1919 dans un match important et cette première victoire
d'un français sur le grand Bill eut à l'époque un
grand retentissement. Tilden le détestait cordialement, méprisait
sa tactique basée sur l'attaque à outrance et surtout ne
le craignait pas, sachant qu'il trouverait toujours dans sa palette de
coups et son sens tactique, les ressources nécessaires pour contrer
son jeu de volées. Quant à Lacoste,
il craignait Borotra, qui arrivait à le prendre de vitesse par ses
incessantes montées au filet. "Si le lob n'existait pas, Jean serait
absolument imbattable" disait-il...
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à l'issue du match de coupe Davis, 1930. |
Il retrouve sa place en
coupe Davis en 1929 après la
retraite prématurée de Lacoste. Il y fait une carrière
toute aussi brillante qu'à ses débuts. En 1932, pour une
ultime participation, il remporte ses deux simples. Il se paye le luxe
à 34 ans de mystifier le nouveau champion du monde de l'époque,
l'américain Ellsworth Vines âgé
de 21 ans. Puis il bat le N°2 américain Allison en cinq sets
après avoir sauvé six balles de match et effectué
un changement de chaussures!
Il eut une carrière d'une longévité exceptionnelle. Encore finaliste de Roland-Garros en double avec Brugnon en 1939, il remporta après la guerre, à 51 ans, le championnat d'Angleterre sur court couvert ! Et à près de 80 ans, on pouvait le voir au Tennis Club de Paris affronter en simple-double (c'est-à-dire sur les deux moitiés de terrain opposées) des adversaires de 50 ans plus jeunes que lui! Il avait alors toujours cette formidable volonté de monter systématiquement au filet. 62 ans après sa première participation, il fit une ultime apparition à Wimbledon à 87 ans, dans l'épreuve du double mixte vétéran. Polytechnicien, licencié en droit, Jean Borotra réussit à mener en parallèle de sa carrière sportive une brillante carrière d'ingénieur puis d'administrateur de société jusqu'en 1976. |
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"Le Basque Bondissant" à Wimbledon
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Paris 1941 : Jean Borotra visite l'Ecole Normale féminine des professeurs d'éducation physique. |
Sa carrière politique est plus contestée. Commissaire général à l’Éducation Générale et aux Sports de 1940 à 1942, dans le gouvernement du maréchal Pétain, il tente de gagner l'Afrique du Nord, mais il est arrêté par la Gestapo, et déporté de 1942 à 1945. Commandeur de la Légion d’honneur, Croix de guerre 14-18 et 39-45, médaille des évadés et médaille des déportés-résistants, il n’en demeure pas moins l’un des plus fidèles partisans du chef de l’État Français. Il a présidé pendant de nombreuses années l’association pour la défense de la mémoire du maréchal Pétain. Son passé de ministre du Maréchal pendant la guerre lui valut d'être interdit de Wimbledon après la guerre pendant quelques années, tout comme les allemands, les roumains... |
Voici son palmarès
en grand chelem : 4 simples messieurs, 9 doubles messieurs et 5 doubles
mixte.
En 1928, il devient le premier tennisman de l'histoire à remporter la même épreuve dans les quatre tournois du grand chelem : Double mixte en Australie (1928), France (1927-34), Wimbledon (1925) et Amérique (1926). Il est également le premier tennisman de l'histoire à avoir été finaliste des quatre tournois du grand chelem en simple: Vainqueur en Australie (1928), à Roland-Garros (1931), à Wimbledon (1924 et 26), et finaliste malheureux à Forest Hills (1926)
A tous ces titres, il convient d'ajouter le triplé réalisé en 1924 pendant les championnats de France, quand ils n'étaient pas encore internationaux : simple messieurs, double messieurs (avec R. Lacoste) et double mixte (avec J.Billout). |
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Dernière mise à jour : 24
Mai 2000
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Mars 2000.