Image cadeau pour collectionneurs, 1933
Les héros du grand chelem
Ellsworth Vines
(USA)

"Le Bombardier"

Certains l'apelaient "Le Bombardier",mais il ne semble pas que ce surnom lui soit resté. Un qualificatif dévastateur pour celui qui passa comme un météore dans le monde du tennis. Ellsworth Vines est révélé en 1931 à 19 ans par sa victoire surprise à Forest Hills, champion du monde l'année suivante et pratiquement invaincu, inconstant et très critiqué en 1933, il ne supporte plus la pression que lui imposent ses dirigeants et passe professionnel à 22 ans ! Il était loin alors d'avoir atteint sa maturité et ce fut certainement une grosse perte pour le palmarès des tournois du grand chelem des années trente.

Le service de Vines
un des meilleurs de l'époque
  En fait, Vines est un précurseur et annonce déjà ce que sera le tennis d'après guerre, période pendant laquelle les meilleurs joueurs passaient bien vite professionnels après deux ou trois saisons au plus haut niveau, une fois leur notoriété bien établie. Mais comment convaincre des jeunes ambitieux, pleins de talent, de continuer à jouer dans des stades archicombles sans avoir le droit de toucher un centime ? Tel était le dilemme de Vines et il fut le premier joueur à franchir le pas, bien vite et bien jeune. Cela explique aussi, peut-être pourquoi il est un peu oublié de nos jours.
Le jeune californien  Ellsworth Vines, dit "Ellie", débarque pour la première fois sur la côte est en plein été 1931. Il a dix-neuf ans, il est très grand, mince et il a le visage d'un adolescent un peu timide. Mais quelle frappe de balle ! Quel service ! Et quelle assurance...  Tous ses coups frôlent les lignes, les trajectoires sont tendues et précises et il finit ses points à la volée en frappant avec une violence que l'on n'avait pas encore vue jusque là. Une casquette vissée sur la tête comme Lacoste, il sert des boulets de canon, parcourt le court en trois enjambées, abrège l'échange, impose son jeu et ne compose jamais avec l'adversaire. George Lott, en finale de Forest Hills, ne peut que prendre le premier set avant de subir définitivement la loi de son jeune rival...  
Remise de la coupe, Forest Hills 1931
C'est déjà précédé d'une énorme réputation qu'il débarque à Wimbledon l'année suivante. Il balaye l'australien Crawford en demi-finale en abandonnant six jeux seulement. En finale, l'anglais Austin a toutes les peines du monde à éviter la déroute, faisant en tout et pour tout six jeux et terminant par un terrible 6/0. L'affaire était entendue: pour tous les observateurs, Vines était le digne successeur de Tilden et allait ramener la coupe Davis en Amérique.

Vines à Wimbledon, 1932
  Premier accroc d'un début de carrière parfait, il subit sa seule défaite de la saison en finale de la coupe Davis lors du premier match contre Borotra. Peu habitué à la lenteur et aux subtilités de la terre battue, il se laisse complètement mystifié par le basque qui ne le laisse pas jouer en montant au filet sur toutes les balles. Le malheureux Vines n'a pas le temps de se régler et perd de justesse un match qui sera décisif. Mais lors du dernier match, Vines montre qu'il apprend vite et réussit à battre Cochet lui-même après un match difficile en 5 sets. L'honneur est sauf, mais pour les américains, la victoire française est une grosse déception... Un mois plus tard, Vines confirme sa place de N°1 mondial en battant de nouveau Cochet en finale à Forest-Hills en trois sets secs. Vines en profite pour faire le doublé et remporte le double avec le jeune Keith Gledhill, battant au passage Allison et Van Ryn , la meilleure équipe de double du moment.
C'est alors que Bill Tilden vint lui proposer un contrat fort lucratif pour passer professionnel. Vines fut certainement tenté d'accepter, mais soumis à de multiples pressions et sur le point de se marier, il repoussa sa décision et partit pour une tournée en Australie. Peu habitué aux chaleurs des antipodes et fatigué par le voyage, il est battu en quart de finale par un jeune australien de 16 ans, Vivian McGrath qui le dérouta par son incroyable revers à deux mains (incroyable pour l'époque car aujourd'hui, ce coup est devenu presque indispensable...). Vines se console avec le double, mais c'est quand même une grosse déception...

Vines à l'attaque, avec sa légendaire casquette
Ceawford et Vines rentrent sur le court central de Wimbledon,
finale 1933.


 Avant son départ pour Wimbledon, Tilden revient à la charge mais Vines refuse encore. Du coup, les critiques se déchaînèrent, le soupçonnant d'avoir déjà accepté la proposition. Les dirigeants américains auraient tout fait pour garder un Vines vainqueur dans les rangs amateurs, surtout s'il avait ramené la coupe Davis. Mais ils méprisaient d'avance un futur pro. La tournée européenne se déroula dans une ambiance d'inquisition épouvantable pendant laquelle Vines devait démentir sans cesse les rumeurs à son sujet. Il en revint profondément écoeuré.

 

Crawford et sa curieuse raquette triangulaire, 
vainqueur de Vines, Wimbledon 1933
Nerveusement fatigué par son entourage, et probablement surentraîné, Vines fait un match magnifique, mais perd de justesse la finale de Wimbledon contre Crawford. Une semaine plus tard en coupe Davis, épuisé, il perd en trois sets son premier match de coupe Davis contre l'anglais Austin. Dans son match décisif contre Perry deux jours plus tard, il tient cinq sets mais il s'évanouit au moment de servir une balle de match contre lui et doit abandonner! Il est de nouveau très critiqué et son retour en Amérique se termine en déroute avec une défaite dans les premiers tours de Forest Hills contre un joueur quelconque,Bitsy Grant qui ne mesurait qu'un metre 60! 

Après cette désastreuse saison 1933, Vines, fatigué, signe enfin un contrat pour une tournée avec Tilden. C'est un énorme succès, les deux joueurs se rencontrèrent 72 fois dans 72 villes différentes. Devant 16200 spectateurs au Madison Square Garden, Tilden remporta leur première rencontre 8-6, 6-3, 6-2. Mais au cours de cette tournée, Tilden fut battu par son jeune protégé 47 fois! Vines retrouva alors le sourire et la sérénité de ses débuts.

Vines continua à participer aux tournées professionnelles de Tilden jusqu'en 1939 avec un succès certain. Il abandonna ensuite le tennis pour se lancer dans le golf, avec une belle réussite : il fut demi-finaliste du championnat d'Amérique en 1961.

Comme beaucoup de professionnels, Vines a signé un nombre incalculable de raquettes. Allez admirer la collection de portraits visibles au musée virtuel. Il a également signé des boîtes de balles et fait de la publicité.
 


Raquette signée Vines

Boîte WILSON 
signée Vines
 

Voici ses résultats en grand chelem : 3 simples, 2 doubles messieurs, 1 double mixte


Wimbledon Simple Messieurs 1932
Championnats d'Amérique Simple Messieurs 1931 et 32
Double Messieurs 1932   K.Gledhill
Double Mixte 1933   E.Ryan
Championnats d'Australie Double Messieurs 1933   K.Gledhill
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Dernière mise à jour : 30 avril 2010
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Avril 2010. .