Image cadeau 
d'un paquet de 
cigarettes, 
vers 1930
Les héros du grand chelem
Anthony Wilding 
(Aus)


Voir aussi : La première domination australienne
Anthony Wilding est le type même de tennisman fortuné que l'on rencontrait un peu partout avant la guerre de 14. A l'époque de l'amateurisme absolu, il n'était guère envisageable pour un gentleman de pratiquer le tennis de compétition si l'on avait pas des revenus confortables, un tennis dans son parc, des amis pour s'entraîner l'hiver sur la côte d'Azur, le temps pour les voyages en train ou en bateau, etc... Par rapport à ses contemporains, il avait en plus une condition physique extraordinaire et un coup droit d'une puissance meurtrière exceptionnelle. Il pouvait courir aux quatre coins du terrain pendant des heures sans se fatiguer, le temps de placer un des ses irrésistibles coups droit qui faisait immanquablement le point...

Néo-zélandais d'origine, il ne séjournait guère dans son pays. Arrivé en Angleterre en 1904, il ne cessa de progresser jusqu'à sa victoire à Wimbledon en 1910. Il fut alors l'incontestable N°1 mondial jusqu'en 1914, quatre fois champion du monde sur herbe et deux fois sur terre battue.

Associé victorieusement à Norman Brookes l'australien pour cause de coupe Davis en 1907, il revint la défendre avec succès dans son lointain pays en 1908 et 1909. Il renonça ensuite aux longs voyages (Deux mois sur un bateau à chaque aller-retour) que lui demandaient la défense annuelle du prestigieux trophée pour se consacrer à sa carrière européenne.

Sa suprématie ne fut contestée qu'en 1914, par son équipier de coupe Davis Norman Brookes, de retour en Europe après 6 ans d'absence. Celui-ci priva Wilding d'un cinquième titre consécutif à Wimbledon, démontrant qu'un homme d'affaires comme lui ne se déplaçait pas pour rien. Wilding se consola en remportant le double à Wimbledon avec Brookes, puis la coupe Davis face aux américains. C'est là que Wilding encaissa sa deuxième défaite de l'année face à l'américain Mcloughlin. Mais c'était le dernier match de la rencontre, la coupe était déjà gagnée pour l'Australie, le match n'était pas décisif et la guerre déclarée en Europe depuis deux semaines. Wilding avait peut-être la tête ailleurs... Ce sera sa dernière partie. Il meurt en France près de Neuve-Chapelle dans une tranchée boueuse le 8 mai 1915. On raconte que ses dernière paroles furent " On ne peut pas toujours être le meilleur..."

Voici son palmarès en grand chelem : 6 simples et 3 doubles.
 

Wimbledon Simple Messieurs (4) 1910-1913
Double Messieurs (2) 1907 et 1914
Championnats d'Australie Simple Messieurs (2) 1906 et 1909
Double Messieurs (1) 1906
Coupe Davis (4) 1907-1908-
1909-1914
Championnats du monde sur terre battue Simple Messieurs 1913-14

 

Wilding au service. Le lancer de balle est bas
comparé à celui des joueurs modernes.
Anthony Wilding et Otto Froitzheim
co-équipiers en double aux championnats du monde 
sur terre battue, Saint-Cloud, 1913

Image cadeau d'un paquet 
de cigarettes, vers 1948. 
Le souvenir de Wilding 
est encore 
vivace à cette époque.

Raquette datant de 1912 signée WILDING
 
 


Signée "WILDING" marque Earl of Kent d'un côté, 
de l'autre, la marque du vendeur à San Fransisco.

J'ignore si Wilding a touché des royalties pour cette signature, mais à l'époque de l'amateurisme total, cela serait bien étonnant. D'ailleurs, avec la vie de playboy qu'il a mené jusqu'en 1914, il ne semble pas qu'Anthony Wilding ait eu besoin d'argent pour vivre. Mais de quoi vivait-il, au juste ? J'avoue mon ignorance à ce sujet. Il avait fait des études d'acvocat mais il ne semble pas avoir exercé ce métier. Son aisance apparente et sa vie de dandy ne l'ont pas empêché de s'engager dès le début de la guerre comme volontaire dans l'armée britannique. Il y a trouvé, dit-on, une mort glorieuse dans une tranchée boueuse en 1915. Il avait trente et un ans.

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Dernière mise à jour : 30 avril 2010
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Avril 2010. .